La lente conversion de la gauche aux institutions de la Vème République a joué un rôle déterminant sa lecture majoritaire et présidentialiste. Après les échecs de 1964 et 1969, des raisons tactiques poussent le parti socialiste à investir pleinement l’élection présidentielle, ouvrant la voie par la même occasion à l’acceptation pour le moins définitive de la nature du régime gaullien. Suivirent la signature du “programme commun de gouvernement” en 1971, les élections municipales de 1977 et l’alternance en 1981. De nos jours, la question institutionnelle est loin d’être de faire l’objet d’une attention unanime de la part des différents partis à gauche de l’échiquier politique. Pourtant, les excès de la concentration du pouvoir dans les mains du Président de la république et la relégation du rôle du Parlement révélée une fois de plus par l'épidémie du coronavirus est incontestable. L’occasion est peut-être là pour la gauche de se reposer en des termes tactiques la question de la nature de nos institutions. Il faut pour y parvenir, impulser l'organisation d'une convention trans-partisane à gauche visant à faire émerger une doctrine et un projet constitutionnel fort.
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